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Côte d’Ivoire : Mort de Hamed Konaté dans un Commissariat

Le samedi 27 novembre 2021, Hamed Konaté, mort dans les locaux du commissariat du 18ème arrondissement de Cocody sis à la Riviera 3, a été porté en terre.

Les faits

Le vendredi 12 novembre 2021, Hamed Konaté, employé dans une station de lavage à la Riviera 3 à Abidjan, était commis au nettoyage d’un véhicule de marque Range Rover. Le client, après avoir récupéré son véhicule et réglé le service, revenait une heure plus tard, se plaindre du vol de l’enjoliveur de son pare-brise, qu’il estimait s’être déroulé lors de l’exécution de la prestation.

La gérante de la station de lavage, quant à elle, déclinait toute responsabilité, au motif logique que le constat dudit vol avait été effectué après la réception dudit véhicule, en dehors des limites de son établissement, et enfin et surtout, en l’absence de ses collaborateurs préposés au lavage. Mais convaincu pour sa part que le vol avait été bel et bien commis au sein de la station de lavage, le client s’en allait saisir le commissariat du 18ème arrondissement. Moins d’une heure plus tard, deux fonctionnaires de police convoyés à bord du véhicule du plaignant, faisaient irruption, et sans la moindre explication, se saisissaient de la gérante et de ses collaborateurs pour les conduire audit commissariat.

La gérante sera autorisée à quitter le commissariat, après y avoir été retenue en dehors de tout cadre légal, en raison, selon ses dires, de son état de grossesse. Ses deux collaborateurs, dont Hamed, n’ayant pu raisonnablement revendiquer un état similaire, seront, quant à eux, immédiatement placés en cellule.

Les conditions certainement brutales de cette détention sur Hamed, déjà atteint d’une maladie respiratoire chronique (asthme), déclenchaient une crise. Ses compagnons de cellule, appelaient au secours les officiers de permanence. Ces derniers croyants qu’Hamed simulait, lui donnaient des coups sur la plante des pieds pour le forcer à se mettre debout. Incapable de se lever tout seul, finalement Ahmed était conduit dans un hôpital à Anono.

Après y avoir reçu des soins, il retournait en cellule, et faisait de nouveau, une crise plus violente, cette fois. Pour les agents de police encore alertés par les voisins d’Hamed, c’était le dérangement de trop, de sorte qu’ils choisissaient délibérément de ne plus prêter attention aux nombreux appels et supplications de détresse.

C’est au prix de cette inhumaine indifférence à l’agonie d’Hamed, que celui-ci s’éteignait lentement, inexorablement dans sa cellule du 18ème arrondissement, ce dimanche 14 novembre 2021, et ironie du sort, veille de notre Journée Nationale de la Paix, qui ne lui aura pas en définitive été paisible.

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