Comment le Qatar, qui avait le pire dossier de candidature, a-t-il pu décrocher le Mondial 2022 ?
— Tristan Waleckx (@tristanwaleckx) October 11, 2022
Pour y répondre, #ComplementDenquete et @InvestigationRF ont uni leurs forces et vous proposent exceptionnellement une enquête conjointe cette semaine
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Alors que la Coupe du monde au Qatar va ouvrir ses portes dans un peu plus d’un mois, la compétition n’en finit plus de susciter des polémiques et la dernière d’entre elles concerne les conditions d’attribution de la compétition au Qatar, et notamment le soutien supposé de la France.
L’enquête assure qu’un « deal global » aurait été conclu à l’occasion d’un déjeuner décisif à l’Elysée le 23 novembre 2010, où participait selon les enquêteurs plusieurs personnalités importantes. « Le président de la République, Nicolas Sarkozy, le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, la conseillère Sports du chef de l’État, Sophie Dion, le président de l’UEFA et vice-président de la FIFA, Michel Platini, le prince héritier du Qatar, aujourd’hui à la tête de l’émirat, Tamim Ben Hamad Al Thani, ainsi que le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad Ben Jassem Al Thani, accompagnés d’une interprète » sont cités par l’enquête.
Coupe du monde Qatar 2022 , le remplaçant de l’Equateur connu
Durant ce déjeuner, le soutien de France à la candidature du Qatar aurait été acté avec des contreparties déjà envisagées. A savoir le rachat du PSG, la vente d’avions Rafale (conclue en 2015) alors que des contrats pour le rachat d’autres entreprises françaises aurait également été facilités. « Le déjeuner organisé à l’Élysée le 23 novembre 2010 a constitué un tournant décisif (…) en favorisant l’attribution de la Coupe du monde au Qatar », révèle une note du parquet national financier (PNF) de 2019.
Platini pressé par l’Elysée ?
Par ailleurs, le rôle de Michel Platini est également pointé du doigt. Celui qui était à l’époque président de l’UEFA aurait été particulièrement pressé par l’Etat français, avec une rencontre évoquée avec Nicolas Sarkozy mais également une délégation qatarie, pour s’assurer de son (puissant) soutien pour la candidature du Qatar. Ce que confirme notamment Sepp Blatter qui aurait conversé avec Platini sur le sujet. « Michel Platini m’a appelé juste après. Le président Sarkozy lui a recommandé de voter pour le Qatar. Platini m’a dit : ‘Qu’est-ce que tu ferais toi, si ton président te recommandait une chose pareille ?’ Je lui ai répondu que nous n’avions pas de président en Suisse. Puis Platini m’a dit : ‘Notre entente ne tient plus. Tu ne peux plus compter sur mes voix au conseil exécutif de la FIFA’. Ça a changé la donne des cartes. » Une version néanmoins totalement démentie par l’ancien numéro 10 de l’équipe de France, qui réfute totalement ces allégations.
Enfin, le rachat du PSG est donc aussi au centre de ces révélations, avec un Nicolas Sarkozy qui aurait été un personnage central pour l’investissement de QSI au PSG. Le téléphone de Sébastien Bazin, représentant l’ancien propriétaire Colony Capital, serait particulièrement parlant pour les enquêteurs, avec plusieurs messages : « Nicolas Sarkozy vient de m’appeler, il déjeune aujourd’hui avec Son altesse Tamim à l’Élysée. Je lui ai donné les messages clés » ou « Nicolas Sarkozy m’a rappelé. Son excellence lui a confirmé que le deal interviendrait après le 2 décembre ». Le 2 décembre 2010, soit précisément la date de l’attribution de la Coupe du monde au Qatar… Sébastien Bazin dément néanmoins cette piste de rachat du PSG en contrepartie de l’obtention de la compétition, assurant que cette vente s’est effectuée par Colony Capital « sans intermédiaire » et sans « contreparties (…) autre que le prix de cession ».
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