Techniquement, l’application des lourdes sanctions économiques et financières précipitera le Mali à très court terme- dans une situation intenable, mais le pire serait l’éventualité d’une intervention militaire qu’envisage la CEDEAO pour bouter la bande à Assimi Goïta du pouvoir.
Selon une de nos sources présente au sommet de la CEDEAO à Accra Dimanche, l’organisation sous-régionale voudrait éviter plus de souffrance à une population malienne qu’elle estime “otage des militaires qui la manipule à coup d’intox et de fake news”.
L’option militaire est donc aujourd’hui sur la table si les autorités de transition dans les prochains jours ne donnent pas des gages d’organisation des élections dans un court délai de quelques mois. “Ils dégagent rapidement, ou nous les dégagerons comme nous l’avons fait avec Yaya Jammeh”, a confié le haut responsable de la CEDEAO. Déjà, la “Force en attente” de la sous-région a été activée par le sommet des Chefs d’Etats.
Si pour la Gambie c’est l’armée sénégalaise qui était allée chasser du pouvoir le dictateur Jammeh, avec le mandat de la CEDEAO, dans le cas du Mali, c’est l’armée ivoirienne qui devrait prendre le lead, m’a indiqué un cadre des questions de défense et de sécurité de l’organisation sous-régionale.
“Abidjan dispose de moyens militaires pour chasser la junte malienne et ramener de la sérénité dans ce pays en moins de 72H” a déclaré notre interlocuteur.
Si la junte au pouvoir à Bamako dispose d’un minimum de conscience patriotique, elle devrait très rapidement proposer à la CEDEAO un chronogramme d’organisation des élections tout au plus dans un délai de 6 mois.
Cela éviterait plus de souffrance à la population malienne et offrirait une porte de sortie moins humiliante pour les autorités de transition. Ce qui est vrai, est vrai !