Mahsa Amini, âgée de 22 ans était en visite à Téhéran avec sa famille quand elle a été arrêtée mercredi par l’unité spéciale de la police des mœurs chargée d’appliquer les règles vestimentaires strictes pour les femmes, dont l’obligation de se couvrir les cheveux avec un foulard. Trois jours après elle décède dans les locaux de la police des mœurs.

«Meurtre»
«Les circonstances qui ont conduit au décès suspect durant sa détention de la jeune femme de 22 ans Mahsa Amini, dont des accusations de torture et d’autres mauvais traitements, doivent faire l’objet d’une enquête criminelle», a réagi Amnesty International. «La prétendue police des mœurs à Téhéran l’a arrêtée arbitrairement trois jours avant sa mort en vertu des lois abusives, discriminatoires et dégradantes du pays sur le port du voile. Tous les agents et fonctionnaires responsables doivent répondre de leurs actes», a ajouté l’organisation.
L’avocat iranien Saïd Dehghan a qualifié sur Twitter la mort de la jeune femme de «meurtre», affirmant qu’elle avait reçu un coup à la tête qui avait provoqué une fracture du crâne. Le directeur du Centre pour les droits de l’Homme en Iran, basé à New York, Hadi Ghaemi, a décrit ce décès comme une «tragédie qui aurait pu être évitée». «Le gouvernement en Iran est responsable. Elle a été arrêtée en vertu de la loi discriminatoire de l’Etat sur le voile et est décédée alors qu’elle était dans un centre de détention de l’Etat», a-t-il ajouté.
L’incident survient alors que la controverse enfle sur la conduite de cette police des mœurs qui patrouille dans les rues pour vérifier l’application dans les lieux publics de la loi sur le foulard et d’autres règles islamiques.
Depuis la Révolution islamique de 1979, la loi exige que toutes les femmes, quelle que soit leur nationalité ou leurs croyances religieuses, portent un voile qui recouvre la tête et le cou tout en dissimulant les cheveux. Cependant, ces deux dernières décennies, de plus en plus de femmes à Téhéran et dans d’autres grandes villes, laissent des mèches de cheveux, voire plus, dépasser de leur voile.
Son voile n’était pas plus négligé que celui de n’importe quelle téhéranaise de classe moyenne…sauf qu’elle n’en était pas une. Est-ce leur accent kurde qui a signalé aux policiers que c’était open bar : permis de tabasser à mort ?
Séparée de force de son frère, tombée dans le coma sous leurs coups, Jina est morte dans la foulée à l’hôpital.
Non, le voile obligatoire en Iran n’est pas un problème de classe moyenne occidentalisée et gâtée.
Oui, la République islamique ne se maintient que grâce à ces violences de genre, de classe et raciales.
Non, l’Iran ne défend pas les opprimés de ce monde : il les opprime encore plus, les affame, détruit leurs terres, et les tue.
C’est pourquoi les iraniens sont dans la rue depuis vendredi : non seulement ils demandent justice pour Jina, mais ils crient : « à bas la dictature ». Et les femmes ont enlevé leur voile lors des funérailles de Jina Amini. Les manifestations sont réprimées dans le sang au Kurdistan tandis que les forces de sécurité tirent à balle réelle sur la foule.
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